Les Hypnos et la prévention des risques de santé

Frank Platzek, président du SUP-H, répond à nos questions dans cette série « Travaux d’été, sujets de rentrée ». Dans ce deuxième article nous souhaitons approfondir certains thèmes abordés la semaine dernière.

Frank, tu as évoqué la semaine dernière le rôle de prévention des risques de santé opéré par les hypnos bien-être, en quoi les hypnos jouent-ils ce rôle de prévention des risques ?

En premier lieu, revenons sur le rapport de l’OMS publié en juin 2022 sur la santé mentale dans le monde. L’OMS dresse le constat suivant : en 2019, 970 millions de personnes souffraient d’un trouble psychique (*). Cela représente 13% de la population mondiale, soit près une personne sur huit.  Les troubles anxieux et dépressifs « sont les plus répandus », affectant, respectivement, 31% et 28,9% du total des personnes touchées par des problèmes de santé mentale. La bipolarité (4,1% du total) et la schizophrénie (2,5%) sont plus rares. Parmi les concernés par des troubles psychiques, l’OMS compte une petite majorité de femmes (52,4%). L’OMS rappelle également que le suicide « représente plus d’un décès sur cent », et qu’il s’agit de « l’une des premières causes de décès chez les jeunes ». La COVID19 a aggravé la situation et l’OMS alerte sur le fait que « des millions de personnes dans le monde souffrent en silence ». En matière de troubles dépressifs, l’insuffisance de la prise en charge est généralisée, quel que soit le niveau de développement des pays : dans les Etats développés, seul un tiers des personnes souffrant de graves dépressions reçoivent des soins de santé mentale. « La majorité des personnes (…) ne sont tout simplement pas traitées », appuie l’agence sanitaire.  L’agence consacre une large part de son rapport à des propositions de solutions pour combler « l’immense déficit de soins ». Elle insiste en parallèle sur l’importance de la prévention, et liste des priorités : la prévention du suicide, les actions à destination des enfants et des adolescents, les initiatives sur les lieux de travail, ou encore la lutte contre la stigmatisation des troubles mentaux. Une des voies indiquées par l’organisation est le développement de soins de proximité. « La prise en charge des troubles psychiques sévères en hôpital psychiatrique doit être abandonnée au profit de services de santé mentale communautaires », défend l’OMS.

Ce constat de l’OMS pose le défi pour les différents pays de la prise en charge des maladies psychiques, et aussi de la prévention des risques de maladies et troubles psychiques.

Les 8 000 à 10 000 professionnels de l’hypnothérapie à visée de bien-être, aux côtés des de leurs confrères professionnels du bien-être, doivent pouvoir développer leur action de prévention d’une manière sécurisée pour les individus.

Les hypnos bien-être accompagnent leurs clients dans le développement de leur bien-être en considérant le bien-être émotionnel, le fonctionnement cognitif et comportemental dans les interactions avec soi-même, avec les autres, avec le monde. Les accompagnements concernent la facilitation des changements de comportements notamment en lien avec la consommation de tabac, avec la gestion du poids, la reprise d’une activité sportive, avec le sommeil, également en lien avec le développement de la performance.

Beaucoup d’accompagnements concernent la gestion des émotions : dépasser une anxiété, dépasser des peurs, soulager la tristesse ou apaiser la souffrance de l’esprit, faciliter la gestion du stress, dépasser des souvenirs et des événements difficiles, gérer les émotions générant des difficultés ou blocages relationnels, émotionnels ou comportementaux.

D’autres encore concernent le développement de la confiance en soi, l’estime de soi, l’amour de soi, le dépassement de problématiques existentielles liées au sens de la vie etc…

Ils jouent un rôle dans la préservation de l’état de bien-être et contribuent à en éviter la dégradation et l’apparition de maladies.

Et  tous les Français ne vivent pas un état de complet bien-être et un état d’esprit florissant. Selon une étude réalisée en 2023 dans le milieu des assurances (AXA**), 10% de la population française manquent de bien-être et sont susceptibles de vivre des détresses émotionnelles et des troubles psychosociaux , 21% peuvent se sentir peu motivés, avoir du mal à se concentrer et être exposés au risque de développer une maladie mentale, 36% ont certains aspects du bien-être, mais pas suffisamment pour être considérés comme « prospérants », 33% représentent l’apogée de la santé mentale et indiquent un bien-être social, psychologique et émotionnel élevé. Une grande majorité de la population est donc concernée par le développement de son bien-être.

D’autre part, les hypnos bien-être, en orientant leurs clients pour lesquels ils perçoivent ou peuvent supposer une altération du fonctionnement normal de la santé vers la médecine conventionnelle, contribuent à la bonne prise en charge des maladies. Les individus signalant une douleur ou évoquant des idées suicidaires, par exemples, sont préalablement au recours à l’état d’hypnose, orientés vers son médecin. Ils permettent en cela de renforcer les actions de prévention.

 

Enfin, la prise en charge du bien-être concerne également les personnes souffrant de maladie et devant donc prioritairement être prises en charges par la médecine conventionnelle : séance de gestion du stress ou d’apaisement pour une personne à domicile en suivi de chimiothérapie, apaisement de l’inconfort corporel chez une personne souffrant de fibromyalgie par exemples. Nous vous rappelons qu’il est important de faire signer à vos clients la lettre d’information se situant en annexe de la charte de déontologie.  https://sup-h.org/suph/deontologie.

Pour aller plus loin dans la prévention, il est indispensable de développer l’intégration des différents intervenants de la santé globale (médecine conventionnelle et pratiques de soins non conventionnels à visée de bien-être) dans un parcours de santé globale cohérent et efficace pour les individus.

La mise en place d’un parcours de santé globale sécurisé pour les individus engagent :

  • L’individu lui-même : à travers son rôle actif dans les choix pour sa santé. Et ce rôle actif doit être éclairé et la société à un rôle à jouer,
  • Tous les acteurs de la santé au sens de l’OMS, dans le déploiement effectif de cette complémentarité sur le terrain.
  • Les acteurs de la formation professionnelle, ses administrations compétentes, et aussi les organismes de formation qui ont réalisé ou réalisent la définition de parcours de formation et de compétences, tant sur les process que sur la définition de normes de qualité du contenu des formations et de l’enseignement (certaines normes internationales servant parfois d’appui).

La santé globale gagnerait à ce que les parcours patients-clients ou clients-patients soient facilités. Et l’enregistrement de formations au Registre National des Certifications Professionnelles ou au Répertoire Spécifique contribuerait y contribuerait vraisemblablement. La lisibilité des différentes professions du bien-être, dont l’hypnothérapie à visée de bien-être et essentielle pour contribuer à l’organisation d’un parcours de santé globale efficace pour les individus.

Bonnes vacances à toutes et tous, et à la semaine prochaine .

L’équipe du Bureau

* francetvinfo.fr :quatre choses a retenir du rapport de l’OMS qui alerte sur la souffrance de millions de personnes dans le monde

** AXA Mind Health Study 2023

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