Les Hypnos, professionnels du bien-être

En cette période estivale où certains profitent généralement d’une activité plus calme, c’est l’occasion de prendre un peu de recul sur l’actualité, de revenir sur les questions que vous nous avez adressées cette année et de préparer la rentrée.  Frank Platzek, président du SUP-H, répond à nos questions dans cette série « Travaux d’été, sujets de rentrée ».

Bonjour Frank, voici plusieurs sujets que nous souhaitons aborder. Tout d’abord, une question récurrente :

Quelles différences entre les termes hypnothérapeute, hypnologue, hypno-praticien ? Lequel devons-nous utiliser ? Est-ce que certains sont interdits ?

A ce jour, aucun de ces mots n’est interdit ni protégé. Sont protégés par un diplôme les termes « psychothérapeute » et « psychologue », notamment : seuls les titulaires de ces diplômes peuvent donc se prévaloir de ce titre. Les organismes de formation en hypnose thérapeutique et bien-être délivrent des certifications, généralement de praticien ou maître praticien, certains utilisent également le terme « hypnologue ».

Revenons à l’essentiel : c’est du parcours de BIEN ETRE GLOBAL des individus dont il est question, bien-être global qui intègre les dimensions psychologiques, sociales et biologiques. Les Français sont en recherche de bien-être et se tournent vers les médecines alternatives et complémentaires ou médecines douces ou pratiques de soins non conventionnelles ou médecines complémentaires/traditionnelles ou médecines naturelles, ou interventions non médicamenteuses : pour désigner ce secteur d’activité, les individus et les institutions utilisent plusieurs mots.

Les Français ont une bonne image des médecines douces mais manquent d’information à leurs sujets. Au sein de ces pratiques de soins non conventionnelles, on peut trouver jusqu’à plus de 400 thérapies référencées par l’OMS, dont l’hypnothérapie, appelée aussi hypnose thérapeutique ou hypnose bien-être – sans oublier que l’état d’hypnose est également utilisé dans le milieu médical, mais aussi dans le spectacle et le domaine artistique ou sous forme d’autohypnose.

De toute évidence, toutes les subtilités de ce secteur en général, et de l’hypnothérapie à visée de bien-être en particulier échappent aux individus – qui évoquent encore aussi parfois les « hypnotiseurs ». Cela au détriment vraisemblablement de la bonne intégration des différentes catégories d’intervenants en un parcours global de BIEN ETRE efficace pour les individus. Et cela limitant le potentiel de développement de la prise en charge de la santé mentale et du BIEN ETRE GLOBAL des individus.

Aujourd’hui de nombreux professionnels de l’hypnothérapie à visée de bien-être utilisent le terme « hypnothérapeute ».  Ces professionnels sont pour la plupart des indépendants, ils développent leur activité libérale non réglementée, en s’inscrivant dans un cadre déontologique ainsi que dans les réglementations existantes. Ils s’appuient sur leurs compétences et la qualité de leurs services pour développer la recommandation et leur clientèle. La notoriété de leur métier est nécessairement un élément clé du développement de leur activité et à ce jour, le terme « hypnothérapeute » a de toute évidence une notoriété plus propice à leur développement que tout autre. L’émergence d’un autre terme auprès des Français ne pourra se faire que dans le temps et sous l’impulsion et les investissements, de ces professionnels.

 Et au-delà du terme utilisé, l’essentiel est dans l’organisation d’un parcours de santé globale cohérent et efficace pour les individus et les « hypnos » jouent déjà un rôle, dont la reconnaissance doit se développer, dans la prévention des risques de santé. Le préalable est un travail de concertation et de dialogue entre les syndicats professionnels du bien-être et de la santé conventionnelle. Les différents intervenants de la formation professionnelle – y compris les intervenants institutionnels nationaux par l’enregistrement de formations au Registre National des Certifications Professionnelles, par exemple – ont un rôle à jouer dans l’émergence d’un terme connu par les Français. Nous travaillons à cette concertation, notamment auprès de nos confrères du bien-être au sein de la CNPL.

Tu parles de catégories d’intervenants, c’est quoi un hypnothérapeute bien-être ou l’hypnothérapie à visée de bien-être ?

Les hypnothérapeutes ou les « hypnos » sont des professionnels du bien-être. Ils accompagnent leurs clients à développer leurs ressources intérieures, développer leur bien-être – cet état agréable résultant de la satisfaction des besoins du corps et du calme de l’esprit, si on reprend la définition du Larousse -, atteindre leurs objectifs, maintenir une bonne santé mentale et prévenir l’apparition de maladies. 

Selon l’Organisation mondiale de la santé, une bonne santé mentale, c’est quand on peut : faire face aux contraintes normales de la vie, travailler de manière productive, réaliser son potentiel, contribuer à la communauté.

Le bien-être, ou la santé mentale, ne consiste pas seulement en l’absence de symptômes ou de diagnostic de troubles mentaux (modèle de Keyes – 2002), c’est aussi la présence de quelque chose de positif (The mental health continuum : from languishing to flourishing in life).

Le bien-être comporte 3 facettes (Modèle tripartite du bien-être mental – Joshanloo, 2016 ; Keyes, 2013) :

  • le bien-être émotionnel : les émotions positives, être de bonne humeur, intéressé par la vie, et plutôt satisfait de sa vie ou certains domaines de sa vie
  • – Le bien être psychologique : avoir une attitude positive vis-à-vis de soi-même, reconnaître son potentiel, donner un sens à sa vie, maîtriser son environnement et ses choix pour satisfaire ses besoins personnels, autonomie et relations positives avec les autres
  • Le bien-être social : perception positive de sa contribution sociale, attitude positive envers les autres, développer un sentiment d’appartenance 

Et plus concrètement ?

Les professionnels de l’hypnothérapie à visée de bien-être accompagnent leurs clients dans le développement de leur bien-être en considérant le bien-être émotionnel, le fonctionnement cognitif et comportemental dans les interactions avec soi-même, avec les autres, avec le monde.

Les accompagnements concernent la facilitation des changements de comportements notamment en lien avec la consommation de tabac, avec la gestion du poids, la reprise d’une activité sportive, avec le sommeil, également avec le développement de la performance. Beaucoup d’accompagnements concernent la gestion des émotions : dépasser une anxiété, dépasser des peurs (de prendre la parole, de voyager …), soulager la tristesse ou apaiser la souffrance de l’esprit, faciliter la gestion du stress, dépasser des souvenirs et des événements difficiles et générant des difficultés ou blocages relationnels, émotionnels ou comportementaux. D’autres encore concernent le développement de la confiance en soi, l’estime de soi, l’amour de soi, le dépassement de problématiques existentielles liées au sens de la vie etc…

 

Ces professionnels utilisent, pour réaliser ces accompagnements, l’état d’hypnose, état naturel de relaxation plus ou moins profond facilitant les apprentissages et le changement, qu’ils associent à des techniques thérapeutiques issues de la psychothérapie.

Ils exercent essentiellement en activité indépendante, en cabinets individuels ou regroupés dans des « maisons du bien-être » ou des cabinets paramédicaux. Ils interviennent également au sein des entreprises, que ce soit sous forme d’ateliers bien-être, ou de développement des compétences relationnelles et comportementales.

 

Et qu’est-ce que n’est pas un professionnel de l’hypnothérapie à visée de bien-être, ou qu’est-ce qu’il ne fait pas ?

Un hypnothérapeute n’est pas un professionnel de santé conventionnelle – sauf s’il a par ailleurs réalisé un tel cursus de formation et validé ses compétences à travers un diplôme, certificat ou autre titre mentionné à l’article L. 4131-1  du code de la santé publique, auquel cas il dépend aussi de la réglementation de ces professions.

 En aucun cas il ne pose un diagnostic –– en aucun cas il ne prend part au traitement de maladie. – en aucun cas il ne réalise d’acte de médecine. Le non-respect d’une de ces trois règles engagent directement la responsabilité du professionnel au regard du Code de la santé publique et de la définition de l’exercice illégal de la médecine.

Il est essentiel que les hypnos communiquent, de manière très explicite à leurs clients/ clients potentiels, la nature de la prestation qu’ils leur délivrent sans que cette communication ne puisse, ni générer une confusion, ni retarder un éventuel besoin de prise en charge par la médecine conventionnelle. Nous reviendrons sur ce sujet.

Considérant un parcours de BIEN ETRE GLOBAL pour les individus, les hypnothérapeutes à visée de bien-être orientent vers la médecine conventionnelle tout client chez qui peut être supposée une maladie, c’est-à-dire une « altération (changement qui dénature l’état normal de quelque chose) de la santé, des fonctions des êtres vivants », que celle-ci soit physiologique ou psychique. Les hypnothérapeutes valident par écrit l’engagement de leurs clients sur le fait d’avoir été parfaitement informés que si un traitement médical leur avait été prescrit, ils doivent poursuivre ce traitement en informant le médecin qui le leur a prescrit qu’il envisage de suivre une hypnothérapie afin que ce médecin puisse donner son avis sur le recours à l’état d’hypnose au cours de l’accompagnement et éventuellement modifier le traitement. Pour rappel, cet engagement se trouve en annexe de la charte de déontologie : https://sup-h.org/suph/deontologie.

L’hypnothérapie à visée de bien-être joue un rôle de prévention des risques de maladies.

Nous prônons la concertation et le dialogue avec les professions de santé conventionnelle, dans l’intérêt, certes de nos adhérents, et également de la santé, au sens de l’OMS du terme, des Français. C’est le sens de la lettre que nous avons envoyé à M. Rousseau, nouvellement nommé ministre de la Santé et de la Prévention. C’est également dans ce sens que nous travaillons avec nos confrères syndicats des métiers du bien-être au sein de la CPNL.

Merci Frank, à la semaine prochaine avec de nouvelles questions notamment sur le rôle de prévention des risques de santé qu’ont les professionnels de l’hypnothérapie à visée de bien-être.

Bonnes vacances à toutes et tous, l’équipe du Bureau .

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